Histoire du théâtre
1.Historique du
théâtre.
- Le théâtre est né dans la Grèce de l’antiquité.
- Le théâtre était une cérémonie religieuse où les hommes libres devaient
participer. (culte du dieu Dionysos, fils de Zeus et de la mortelle Sémélé)
- Dithyrambe :fête pour Dionysos dans les grandes cités
grecques. C’est l’ancêtre du théâtre et de la tragédie.
- Le Dithyrambe était chanté et dansé par un chœur de citoyens. Ils
évoluaient sur une aire de terre battue appelée Orchestra, un flûtiste se
tenait sur une pierre en son milieu pour rythmer.
2. Le
6esiecle av. J.C.
- Pisistrate, tyran régnant à Athènes, va associer au Dithyrambe un
groupe de comédiens dirigés par Thespis qui passait d’un village attique à
l’autre pour représenter les héros grecs. Thespis introduisit la poésie parlée
dans le Dithyrambe.
- Thespis était payé en nature (bouc ou chèvre). Thespis était appelé
tragikoï (par rapport au bouc qui se dit "tragos " en grec). Le terme
tragédie est né de ce surnom ou du fait que lorsque Dionysos arriva sur terre
il rencontra des gens vêtus de peau de bouc.
a)
Eschyle :
- Eschyle est le fondateur de la tragédie grecque (costume, décor, esprit,
structure). Il est noble et est né à Éleusis en –525 et mort en
Sicile en –456.
- C’était un homme de terrain, il a combattu à Marathon et à Salamine.
- Il s’est inspiré de la théogonie (histoire des divinités grecques), du
cycle troyen, de la légende des argonautes, des légendes thébaines et de la
cité d’Argos.
- Eschyle recommande la modération et la raison. Il fait des pièces trop
pessimistes et le sujet qui revient souvent est l'orgueil.
b)
Sophocle :
- Sophocle est né en –496 et mort en –406, c’était un
dramaturge qui introduisit un 3e acteur sur scène et a augmenté le
nombre de choreute à 15 (avant il n’y avait que 2 acteurs et 12 choreutes). Il
a apporté plus d’importance aux costumes et aux décors.
- Il avait un théâtre psychologique (fragilité du bonheur ;
malheur ; souffrance).
- Œdipe (énigme du sphinx) et Antigone ont été les 2 personnages les plus
marquant de son théâtre. Pourquoi ? Antigone (®
les lois morales l’emportent sur les lois humaines) et Œdipe (® condamné pour son orgueil, il retrouve sa dignité).
c)
Euripide :
- Euripide est né à Salamine en –480 et mort en –406 en
Macédoine. C’est le dramaturge grec le plus moderne de la Grèce antique
(philosophie et sciences)
- Son théâtre est caractérisé par le fait qu’il démonte le sentiment
amoureux.
- Il met des femmes en scène et va donner au chœur un rôle indépendant de
l’action des pièces, celui-ci va servir de caisse de résonance aux sentiments
exprimés par les acteurs. Il accorde de l’importance aux jeux de scène, aux
costumes et aux décors.
- Il n’a pas eut de succès de son vivant à cause de sa modernité mais il va
être repris plus tard.
3. Le théâtre
romain.
- Dans le courant du 2e siècle av. J.C. les
romains terminent la conquête de la Grèce. Le théâtre grec va ² contaminer² Rome par les
esclaves ramenés de la Grèce.
- Les romains étaient des paysans et des soldats, à l’inverse des grecs. Les
pièces tragiques ne vont donc pas être appréciées contrairement aux pièces
comiques (pour la plèbe).
- Plaute (comique imitant les Grecs) va créer un personnage qui va lui
survivre : Miles Gloriosus (le soldat fanfaron).
- Au Moyen –Age, Miles Gloriosus va refaire son apparition sous les
traits du personnage du Franc-archer (militaire recruté n’importe
comment et devenu la risée des Français)
- Au 16e-17e
siècle, Miles Gloriosus prend les traits de Matamore (le tueur de
mots) dans la Commedia dell’arte (sorte de pièce jouée par des comédiens
d’improvisation italiens venus à Paris)
- Mais il a aussi existé un théâtre romain sérieux qui pouvait entre autre
servir de journal.
4. Le théâtre
médiéval.
- L’Eglise est la seule puissance à résister aux barbares et elle va
s’efforcer de convertir les envahisseurs (germains) en Gaule. Elle va réussir
dans les villes, car les intellectuels s’y trouvaient, de par le raisonnement
de la philosophie grecque et la discussion. Mais elle ne réussira pas dans les
campagnes (païens® paganus®
paysans) de cette manière. Les prêtres, selon les ordres des autorités
ecclésiastiques, vont donc créer un théâtre religieux pour convertir les
paysans par des images fortes. Ces pièces étaient jouées en latin au début et
en français par la suite, on les appelle "LES JEUX ".
Le théâtre religieux
médiéval
Jeux se composent de :
- Miracles :Légende dorée : Vie des saints, les gens y
croient
- Mystères : Jésus et évangiles ; lors des grandes fêtes
chrétiennes ; Beaucoup de figurants et de matériel ; Long et
ennuyeux®
intermèdes
Comiques
- Farces :Intermèdes comiques et grossiers des Mystères qui ont été interdit dans les
sanctuaires. Ils ont alors été joués sur les parvis. Le décor est divisé en
plusieurs chambres (gauche=enfer, droite=paradis)
Les mystères meurent au 16e siècle
alors que les farces deviennent indépendantes.
- Le 16e est le
siècle de l’humanisme, de la renaissance et de l’antiquité classique. Les
intellectuels redécouvrent le théâtre grec et essaient de le relancer mais
sans succès car les gens n’étaient pas prêts.
5. Le
17e siècle.
- Le 17e siècle est le siècle du théâtre en
France (triomphe du classicisme) car l’art théâtral représente le mieux la
culture classique (commune à tous) (littérature classique=littérature
sociale). C’est aussi le siècle de l’art oratoire religieux.
- Au début du 17e siècle les acteurs ambulants venaient souvent à
Paris, mais ils étaient mauvais. Il n’existait qu’un seul théâtre en dur à
Paris : L’hôtel de Bourgogne qui appartenait aux Confrères de la passion.
- Les Confrères de la passion furent les propriétaires de L’hôtel
de Bourgogne jusqu’en 1599. Cette troupe était spécialisée en
mystères et disposait du monopole des représentations sur les places de Paris
(monopole qui n’était pas respecté). En 1599 les Confrères de la
passion vont vendre le théâtre et les privilèges à la troupe de
Velleran-Lecomte qui va se fixer à Paris en 1628. Cette troupe
était spécialisée en farces puis en théâtre sérieux (tragédies).
- En 1600, la troupe de Mondory arrive à Paris et se fixe dans
le quartier des Marais (elle deviendra par la suite la troupe des
Marais), elle était spécialisée en farces et en pièces à machines (effets
spéciaux). Le classicisme fait remplacer le théâtre d’aventures par le théâtre
psychologique et donc s’en suit la disparition des effets spéciaux.
- En 1658, Molière arrive à Paris et s’installe au Petit
Bourbon et 3 ans plus tard il joue au palais royal où il fusionne avec des
Italiens. A la mort de Molière en 1673, sa troupe fusionne avec la
troupe des Marais. En 1680 Louis XIV officialise la
fusion de la troupe de Molière (italiens et troupe des Marais) avec L’hôtel de
Bourgogne => Comédiens Français. Louis fait cela
car le théâtre est une formidable arme de propagande pour lui. Napoléon s’est
aussi servi du théâtre comme arme de propagande en faisant le décret de Moscou
pour les comédiens français.
- Les comédiens au 17e siècle étaient
considérés comme un mal nécessaire. Les riches les payaient pour animer les
soirées mais ils étaient méprisés, surtout par l’Église qui les accusait de se
glisser dans la peau de personnages qu’ils n’étaient pas et de célébrer des
passions mauvaises (ex : Révolte d’une fille contre son père).
a) Caractéristiques
du théâtre de l’époque.
- Les scènes étaient petites et éclairées par de chandelles.
- Les spectateurs se tenaient dans le parterre devant la scène et
participaient au spectacle.
- Les riches spectateurs s tenaient aux galeries et aux loges et dominaient
les acteurs.
- Lorsque la troupe recevait un invité de marque elle lui donnait un siège
sur la scène et il n'hésitait pas à interrompre le jeu des acteurs pour
n’importe quels motifs.
- Le public avait peu avait peu de respect pour le jeu des acteurs, il était
donc très dur de jouer dans ces conditions.
- Si la troupe avait de l’argent, les décors et les costumes pouvaient être
très beaux mais ils n’étaient pas réalistes ou historiques car il fallait
faire rêver les gens.
b) Crise du théâtre
sérieux français.
Dans les années 1620, le théâtre sérieux français traverse une crise
importante sans que le public s’en rende compte. Pourquoi ?
- On avait perdu le sens tragique. La tragédie à été remplacée par des
drames. La "tragédie" (drame) racontait les aventures d’un roi ou d’un autre
grand, le chœur déplorait la situation, mais tous s’arrangeait. Il faudra
attendre Racine pour que la véritable tragédie renaisse. (® Mauvaise fin : l’homme se perd et est incapable de
se racheter. La pièce s’ouvre sur un moment crucial, une décision qui va
bouleverser la vie du personnage)
- Influence de 2 genres venus de l’étranger : la Tragi-comédie et la
Pastorale (Italie et Espagne). Ces 2 genres sont voisins mais présentent
des caractéristiques différentes :
- Tragi-comédie : "Tragédie" qui se termine bien (contraire au
genre). Ce sont des pièces où le romanesque est important et où l’auteur
prend des libertés avec les règles qui régissaient le théâtre grec ancien.
L’Académie Française voudra les restaurer à partir de 1635. L’auteur
mettait en scène des accidents (actes de violences) et mélangeait les
genres.
- Pastorale : Mettait en scène des bergers, bergères et leurs
amours dans un cadre campagnard. Il représentait en fait l’amour comme dans
les salons huppés.
Ces 2 genres ont été les fleurons du baroque et faisaient appel à des
trucages jusqu’à l’arrivée du classicisme. Ils ont familiarisé le public élégant
avec la psychologie, l’étude des mœurs et ont ouvert la voie à la TRAGÉDIE
CLASSIQUE.
Si théâtre sérieux français a retrouvé de l’élan et est reparti, c’est grâce
à Alexandre Hardy et à l’Académie Française.
- Alexandre Hardy était le premier auteur de métier
(d’abord ambulant puis seulement pour L’hôtel de Bourgogne). Il n’hésitait pas
à mettre en scène des accidents. Ses pièces annonçaient la tragédie classique.
Il a supprimé le chœur, donner plus de mouvement interne, des discours plus
réalistes et apporte de l’importance à l’analyse psychologique. Il a écrit 600
pièces.
- L’Académie Française a été crée en 1635 par le cardinal de Richelieu (® prélat, homme d’église mais aussi politicien). Il voulait
faire du roi Louis XIII un roi absolu, et de la France la plus grande
puissance européenne. Pour ce faire, il a mit la noblesse et les protestants
(qui faisaient un état dans l’état) au pas. Ensuite il se rendit compte qu’il
avait fait une unité politique mais qu’elle n’était pas assez solide. Il créa
alors une unité culturelle pour la "souder" : L’Académie Française. Il
ordonna aux académiciens de faire un dictionnaire, une grammaire et une poésie
françaises (ainsi les Français parleraient, écriraient et penseraient en
français). La poésie française comprend un ensemble de règles destinées aux
acteurs :
- Règle de bienséance et de vraisemblance : Ne plus mettre en
scène aux rôles principaux que des grands de la terre et leurs faire tenir
des discours et des attitudes adaptés à leurs statuts social (mais cela ne
reflétait pas la réalité). Ne plus mettre en scène d’accidents (règle
reprise aux grecs : l’action se déroule ailleurs et un messager vient
la raconter). Le messager est un personnage important, contrairement au
théâtre grec où il était un personnage drôle qui devait divertir le public.
Le récit du messager sera appelé plus tard "le récit classique".
- Règle des 3 unités : 1) Unité d’action, 2) unité de lieu et
3) unité de temps.
- Ne jouer que les actions principales. Un messager viendra raconter les
actions secondaires
- La pièce doit se dérouler au même endroit, dans le même décor. Plus
question de décors multiples ou de tableaux différents.
- L’action racontée ne pouvait excéder 24h (théâtres). Au 18e
s. elle ne pourra excéder le temps de la représentation.
Ces règles ont été un bien dans la mesure où les auteurs ont prit des
libertés avec elles et elles n’ont pas été armes de jaloux (descendre les
adversaires). Elles ont apporté une plus grande dignité au théâtre sérieux
français, elles lui ont donné une certaine portée et plus de vraisemblance. Le
théâtre d’aventure va s’effacer devant le théâtre psychologique.
c)
Racine
- Le théâtre de Racine à été un théâtre de cruauté. On parle aussi de lui en
tant que "Doux Racine" car il y a mêlé des sentiments.
- Racine a fait partie des Jansénistes (®
Catholiques qui prétendaient que la grâce divine n’était réservée qu’à leurs
membres, les autres seraient damnés) qui s’étaient établis à Port-Royal, un
couvent de bonnes sœurs. Les Jansénistes ont formé des intellectuels, dont
Racine qui va rester marqué par leur morale qui influencera sa cruauté.
- Sa cruauté est aussi celle de l’aristocratie lorsqu’elle s’en prenait aux
gens qui avaient contesté son autorité.
- Les Jansénistes en ont fait un refoulé et le théâtre était le seul moyen
pour faire exploser ses passions. Racine ne s’était pas toujours très bien
conduit, il a été accusé d’avoir tué sa femme mais il a été relâché.
- A la fin de sa vie il redeviendra Janséniste.
6. Période Élisabéthaine. (1558-1625)
(Élisabeth 1epuis Jacques
1e)
- Henri VIII (le père d’Élisabeth) a crée l’anglicanisme introduisant
la réforme en Angleterre. Il était marié à Catherine d’Aragon, une
princesse espagnole mais il était tombé amoureux de Anne Boleyn. Il va
demander au Pape d’annuler son mariage et lorsque celui-ci refusa, il coupa
les ponts avec Rome et se proclama chef de l’Église d’Angleterre
(anglicanisme). Il tua ensuite sa femme et son chancelier, Thomas Moore
qui s’était rebellé.
- Lorsque Elisabeth arrive au pouvoir en 1558, elle va imiter son
père en tout et va faire de l’anglicanisme la religion d’état (Acte de
suprématie 1559 ; Bill des 39 articles 1563).
- Elisabeth est très énergique, mais au début de son règne elle va avoir des
opposants :
- Les puritains : secte protestante prenant les
écritures au pied de la lettre. Elle va les persécuter et ils vont s’exiler
en Amérique.
- Les catholiques : dirigés par Marie Stuart
(cousine d’Élisabeth). Elle avait été reine d’Écosse mais avait été
contrainte à l’exil près d’Élisabeth contre laquelle elle n’avait cessé de
comploter (au dire d’Élisabeth). C’est pour cette raison qu’Élisabeth va la
faire décapiter en 1587, ce qui provoquera la guerre avec Philippe
II d’Espagne qui était très catholique ®
invincible armada 1588 : Guerre navale dans laquelle les
Espagnols étaient opposés aux corsaires anglais et aux flamants. L’Espagne
va se faire lamentablement écraser puisque rendue très affaiblie par une
tempête en mer. Celle-ci ne se remettra jamais de ses pertes contrairement à
l’Angleterre qui deviendra la 1er puissance navale et se lancera
dans l’expansion territoriale. (Compagnie des Indes orientales 1600)
Théâtre Élisabéthain.
A l’époque d’Élisabeth, le théâtre était très prisé (17 théâtres à Londres
pour 1 à Paris). Mais il n’y avait pas de costumes ni de décors, les rôles
féminins étaient tenus par des jeunes gens et les spectateurs étaient de divers
types et mélangés. Le public anglais étant plus sauvage et violent que les
Français, il avait opté pour le drame car, étant moins cultivé, il n’aimait pas
les tragédies.
Le drame anglais mélangeait la commedia italienne et espagnole, les mystères
médiévaux et la comédie-tragique antique. Ce drame variait très fort entre le
mélodrame noir et violent, la comédie obscène et la poésie relevée, de plus il
était antipapiste et antisémite (nationaliste).
A la fin du règne d’Élisabeth I et au début de celui de Jacques
I, les troubles politiques et la perte de prestige du souverain influencera
le théâtre. Il en ira de même lorsque les nobles s’affronteront entre eux et
aussi contre le roi.
7. William
Shakespeare.
- William Shakespeare est né à Stratford Upon Avon en 1564. Fils d’un
riche négociant qui avait joué un rôle important dans la vie de la cité car il
était bailli (officier de justice). Mais lorsque celui-ci a des ennuis et perd
sa fortune il doit retirer son jeune fils de l’école. William deviendra
autodidacte.
- En 1588 (invincible armada) Shakespeare est à Londres et y fait son
apprentissage dans le théâtre (emplois subalternes). Il apprend très vite et 4
ans plus tard, en 1592 il est réputé comme acteur-auteur.
- Mais en 1592 les théâtres sont fermés à cause de la peste. Il
quitte alors Londres pour y revenir 2 ans plus tard et il y restera
jusqu’en 1613. Là commencera véritablement sa carrière d’acteur (® succès), d’auteur et d’actionnaire dans la compagnie
théâtrale "Lords chamberlain’s men".
- A la mort d’Elisabeth, cette compagnie change son nom en "King ‘s
men" et elle bénéficiera de la protection du roi. Cette troupe donnait ses
représentations théâtrales dans le théâtre du Globe (appartenant à
Shakespeare) qui était peu pratique car il était à ciel ouvert. Elle donnait
aussi des représentations dans le théâtre couvert des "Blackfriars" et
à la cour. Les tournées à la campagne étaient difficiles avec les différentes
épidémies touchant Londres.
- En 1613 il quitte Londres et retourne dans sa ville natale, il y
prend sa retraite et y mourra en 1616.
- Shakespeare était un homme mystérieux et secret. On sait qu’il était
attaché à sa famille et à ses amis, et qu’il à eut une retraite heureuse grâce
à ses bons placements. Certaines personnes l’accusent de ne pas avoir écrit
ses pièces lui-même, mais ces accusations ont été démolies.
- Son œuvre s’articule en 3 périodes :
- 1590-1601 : Epoque de l’enthousiasme, de la jeunesse et des
emportements. Comédies légères et débridées qui plaisaient au public
élisabéthain (® drames historiques pour les
nationalistes).
- 1601-1608 : Epoque des comédies amères et des grandes
tragédies. Ce changement de registre est dû à la situation politique
médiocre, au changement de goût du public et à des problèmes personnels.
- 1608-1613 : Période de sérénité et de sérieux.
- Pourquoi continue-t-on de le représenter sur scène ?
- Son théâtre est varié et éclectique. (vulgaire, précieux,
nationaliste,…)
- Ses pièces ont un rythme, un mouvement unique : les pièces ont
l’air imparfaites à la lecture mais parfaites lorsqu’elles sont jouées par
de bon acteurs.
- Ses personnages sont intemporels.
8. Le songe
d’une nuit d’été. (1594)
a) Pourquoi
Shakespeare a-t-il écrit cette pièce ?
Plusieurs hypothèses ont été émises.
- Pour animer le mariage de grands seigneurs.
- Une commande de la cour pour Elisabeth (voir p75, 2e réplique
d’Oberon).
De plus, semblerait que se soit une pièce à tendance philosophique qui parle
des bêtises du roi de l’amour : Cupidon. Mais on ne sait pas
pourquoi elle a été écrite.
b)
Quand ?
Dans la pièce on laisse entendre que le monde est bouleversé car les hommes
doivent faire face à des temps orageux. En 1594, le temps en Angleterre
était affreux et de par cela le pays était touché par diverses épidémies et la
famine, et était au bord de la crise économique.
c)
Thèmes ?
- Mariage de Thésée et d’Hippolyta et les avatars de leurs courtisans.
Thème repris à l’antiquité, adaptation du mythe de Thésée (vainqueur du
Minotaure). Mais Shakespeare a tout à fait changé les personnages. Le mythe du
Minotaure repose sur une vérité : Minos, roi de la cité d’Athènes voulait
que les athlètes participe à une sorte de corrida. Il fallait saisir les
cornes du taureau et sauter au-dessus de celui-ci. Beaucoup d’étrangers se
faisaient tuer car ils n’avaient pas l’habitude.
- Répétitions et représentation de la pièce ridicule des Athéniens offerte
au roi.
En Angleterre, on organisait des spectacles joués par des petites gens qui
étaient aussi ridicules et lamentables que celui présent dans la pièce. Ces
pièces étaient appelées les "Whitson plays"
- Querelle d’Oberon et de Titania ou interviennent à intervalles réguliers
des humains par la faute de Puck.
Oberon représente le roi Jacques VI d’Ecosse (il deviendra Jacques I
d’Angleterre) en querelle constante avec la reine Elisabeth représentée
par Titania. Ce thème a servit de prétexte à certains critiques pour faire du
Songe une pièce politique. Le thème de la pièce des artisans est aussi
politique : Navette en âne = le roi Jacques rêvant à la couronne
d’Angleterre lorsque Titania lui remet la couronne de fleur.
La scène du lion a aussi un lien dans la réalité : A l’occasion du
baptême de son fils, le roi Jacques voulut montrer un lion à sa cour, mais il
abandonna cette idée au dernier moment de peur d’effrayer ses courtisans.
Tout ceci sont des thèses politiques.
D) Pièce
ésotérique ? (puissances dirigeant le monde)
On a reproché à Shakespeare de ne pas déterminer les caractères de ses
personnages, en fait il n’a pas fait d’analyse psychologique car la pièce est
ésotérique.
A l’époque de Shakespeare, la pensée européenne se basait sur celle du
médecin Paracelse. Pour lui l’homme était l’esclave de ses passions et
s’il voulait retrouver le salut il devait s’en débarrasser. Pour ce faire, il
lui fallait redevenir naïf et innocent comme un petit enfant en faisant un
travail de métamorphose intérieure, l’homme devait passer une série d’épreuve et
mener une vie austère pour revenir aux divinités d’origines. Paracelse avait
acquis une réputation étrange : ses collègues disaient qu’il "était le
plus fou parmi les médecins et le plus médecin parmi les fous"
Dans le théâtre élisabéthain, le thème qui revient le plus souvent, ce sont
les erreurs de Cupidon. C’est justement cet amour qui est la passion la plus
dangereuse pour l’homme (d’après Paracelse), il doit donc s’en débarrasser et ne
s’occuper que de l’amour divin.
De plus, les intellectuels croyaient en la magie et au fait que l’homme était
contrôlé par des puissances à cause de ses passions. Mais si l’homme pouvait se
débarrasser de celle-ci, il pouvait lutter contre ces puissances (magie noire ou
blanche). Le roi Jacques VI d’Ecosse affirmait dans un livre que la magie
blanche et noire relevaient de Satan et donc, les gens qui la pratiquaient
avaient soi-disant passé un pacte avec le Diable. A Londres R. Scott
disait tout le contraire, pour lui tout cela n’était qu’une invention des
catholiques pour cacher le vide de leur religion. Il reprocha aussi aux
Inquisiteurs de faire avouer ce qu’ils voulaient par la torture aux accusés
(gens misérables et ignorant). R. Scott dira aussi que certains athées
prétendent être capable d’influer sur les esprits, ce qui va le mettre en danger
car parler des sciences occultes était très mal vu.
Shakespeare quant à lui n’était pas du tout d’accord avec Paracelse. Il
pensait que l’amour est inscrit dans la nature humaine et que l’homme ne pourra
jamais s’en débarrasser. L’amour que Shakespeare présente est un amour purifié
et lavé de toute bestialité (® la voie du milieu). Cet
amour est un premier pas vers le progrès que prône les philosophes de l’époque.
Mais même si Shakespeare croyait en le fait que le monde était dirigé par des
puissances, il semblerait qu’il ne se soit pas inspiré des sciences occultes
mais des folklores anglais et breton qui sont très riches.
e) Elfes et
fées ?
- Les elfes et les fées appartiennent au monde des esprits, mais il ne faut
pas les confondre avec les fantômes et les larves qui sont des errants
(Lorsque Titania se présente à Navette, elle lui dit qu’elle est un esprit
aérien).
- Il existe une gradation bien précise chez ces esprits.
- Ils sont surtout actifs la nuit.
- Ils sont immortels, immatériels (ils traversent tous les éléments) et se
déplacent à la vitesse de la pensée.
- Ils sont les ennemis des chauves-souris et des chenilles, et peuvent aider
ou jouer des tours aux humains (comme le fait Puck).
- Les princes des fées régissent le rythme des saisons et peuvent ainsi
favoriser les hommes.
- Les elfes commettent parfois des actes mauvais (rapt d’enfant,…)
9. La
nouvelle.
- Genre littéraire proche du roman mais elle s’en distingue par sa
simplicité, sa sobriété et sa brièveté. Ce genre littéraire est né en Italie
dans le courant du M.A. En ces temps-là, on appelait une
" novella " un récit bref, écrit en prose, destiné à faire rire et
exempt de tout élément fantastique ou merveilleux.
- Vers le 15e siècle, la nouvelle arrive en
France où elle sera longtemps confondue avec les fabliaux (tradition locale).
Les fabliaux étaient brefs, destiné à faire rire et se moquaient des femmes,
de l’aristocratie et/ou du bas clergé.
- Au 17e siècle, suite à l’imitation de
modèles italiens et espagnols, les nouvelles vont se faire de plus en plus
nombreuses et seront très diverses. S’il est facile de distinguer la nouvelle
du roman, il est plus dur de la distinguer du conte avec lequel elle a souvent
été confondue (ex : Lafontaine).
- Au 19e siècle, la nouvelle a été
clairement définie et est devenue un genre littéraire bien particulier avec
ses propres règles. Cela est dû à Prospère Mérimmé. Cet auteur a
commencé par le romantisme et s’est en suite tourné vers le réalisme. Pour
Mérimmé, le réalisme c’est : lutter contre les excès du romantisme et
photographier la réalité. Le réaliste ne doit jamais montrer ses sentiments,
il ne doit que rendre compte de la nature qu’il doit considérer comme le
matériel de labo. Cette position étant très dure à tenir, au bout d’une
vingtaine d’années, certains réalistes ont commencé à ne montrer que le côté
noir de la vie.
- Notre 20e siècle peut-être considéré comme
le siècle des nouvelles. On en produit plus que de roman car c’est plus facile
à lire (homme= moderne pressé)
10. Le schéma
narratif.
Todorov (20e s.) s’est penché sur le problème du récit de
fiction et est arrivé à la conclusion que tout texte a un même squelette et est
construit à partir d’un même canevas. Pour lui, n’importe quel récit de fiction
est constitué comme suit :
- Situation Initiale : équilibre, harmonie. On dresse le décor,
présente les personnages et au bout on entrevoit parfois l’événement qui va
bouleverser cet équilibre.
- Force de Transformation : un événement se produit à
l’extérieur ou à l’intérieur d’un personnage et il rompt l’équilibre de la
S.I.
- Dynamique d’Action : ensemble de tous les éléments que
l’auteur fait intervenir dans son récit pour faire disparaître les effets
négatifs de la F.T.
- Force de Résolution : ramène l’équilibre et amène la S.F.
- Situation Finale : rétablissement de l’harmonie et de
l’équilibre. La S.F. n’est pas totalement identique à la S.I.
Dans les longs récits, il est souvent possible de diviser ceux-ci en
plusieurs séquences et on retrouvera dans ces séquences les mêmes schémas mais
la S.F. sera provisoire et servira de S.I. à la séquence suivante.
11.
Narrateur.
- Attention à la différence entre auteur et scripteur.
Auteur : Personne historique, qui s’inscrit dans un cadre
spatio-temporel. On peut se renseigner sur sa biographie et sur sa genèse
(recueil de ce qu’il a écrit). C’est celui qui donne les idées.
Scripteur : Personne qui prend la plume. L’auteur quand il
écrit. Pour se renseigner sur lui, il faut faire appel à d’autres méthodes
(artiste).
Il se peut que ces 2 termes renvoient à 2 personnes différentes (l’auteur
veut écrire ses mémoires mais ne sait pas le faire : il fait appel un
auteur qui sache mettre ses idées en forme, le nègre ou le
scripteur).
- Le narrateur est celui qui raconte le contenu de la fiction. D’après sa
position p/r au contenu, il en aura une vision limitée ou non. Sa vision est
illimitée s’il est extérieur, lorsqu’il se confond avec le scripteur. A ce
moment, il domine l’histoire car il connaît les personnages, peut-être partout
à la fois (don d’ubiquité) et sait tout (surtout dans les grands romans
psychologiques du 19e siècle).=> narrateur omniscient.
- Le narrateur aura une vision limitée lorsqu’il se confond avec un
personnage, il y a 3 possibilités :
- Narrateur agent : 1pps, on ne sait que ce qu’il sait et on
suit son destin. C’est le personnage principal.
- Narrateur "Il-vous" : 1) 3pps, il prend ses distances avec
ce qu’il dit pour être plus impartial, avoir plus de recul et être plus
neutre. 2) 2ppl, les lecteurs sont attirés dans le récit et on leur demande
de rendre parti. (tous les deux sont le personnage principal)
- Narrateur témoin : 1pps, il raconte les aventures du
personnage principal et on ne sait pas plus que ce qu’il dit. C’est un
personnage secondaire.
- Il existe un autre narrateur à la 3pps, il est extérieur au récit mais y
intervient de façon ponctuelle
12. La
caractérisation du personnage de nouvelle et de roman.
- Caractériser un personnage, c’est lui donner vie. Lorsqu’un écrivain
conçoit un personnage, ce n’est d’abord qu’une vague silhouette à laquelle il
doit donner une constance. Pour ce faire, il lui attribue certaines
caractéristiques morales et physiques pour le faire ressembler au personnage
vivant qu’il deviendra.
- Que fait l’auteur pour créer son personnage ?
- Il lui donne un nom, prénom, titre, surnom, … (fréquemment révélateur du
caractère, du métier ou d’un autre attribut de celui-ci et basé sur un jeu
de mot).
- Il donne des renseignements sur son âge. Soit il est jeune et
inexpérimenté, soit il est vieux et plus au fait des choses de la vie. Cela
permet de le rendre consistant.
- Il lui fournit un passé, l’enracine dans une tradition, une famille.
- Il lui donne des traits physiques et moraux (aux yeux des autres
personnages et donc du lecteur)
- Il lui donne diverses particularités : infirmités, tics, objets
fétiches, …)
- Il lui impose un langage, une façon de parler. (révélateur de son statut
social)
- Il lui fournit un cadre de vie.
- On parle de caractérisation directe lorsque les renseignements dont le
lecteur dispose à propos du personnage ont été transmis par la parole du
narrateur, d’un autre personnage ou du personnage en question. (=>
description)
- On parle de caractérisation indirecte lorsque j’ai déduit ces
renseignements d’un acte, d’un discours ou d’une attitude du personnage.
- Tout ceci permet de voir le personnage en fonction de ce qu’il est dans le
récit. Mais beaucoup de critiques disent qu’il vaut mieux voir le personnage
en fonction de ce qu’il fait. Grémas, qui est un de ceux-ci, a crée le
schéma actantiel à cet effet :
Destinateur. Destinataire
Héros (sujet). O.M.
Adjuvants. Opposants
- Destinateur : personnage qui constate un manque.
- Destinataire : personnage qui souffre du manque ou qui
risque d’en souffrir.
- Pour combler ce manque, le destinateur mandate un héros (sujet) qui se
met en quête de l’objet magique qu’il remettra directement au destinataire
(peut se faire par l’intermédiaire du destinataire).
- Le héros pourra être aidé par des adjuvants mais il a contre lui les
opposants.
13.
Corneille.
a)
Biographie
- Corneille est né à Rouen (Normandie) en 1606 dans une famille
bourgeoise qui avait réussi à acheter des charges administratives. Le père de
Corneille va lui faire faire ses humanités chez les jésuites qui vont
fort le marquer (on retrouve des traces de l’enseignement des prêtres dans son
théâtre). Ensuite il fait des études de droits mais ayant des problèmes
d’élocution et de voix, il évitera les affaires où il doit trop s’exprimer. Il
va vit préférer la poésie et le théâtre.
- Sa première comédie est "Hélite" (inspirée d’une histoire amoureuse
personnelle).
- En 1633, Corneille entre au service de Richelieu pour faire partie
de "la société des 5 auteurs" qui étaient les nègres de Richelieu.
Ensuite, Corneille le quitte et Richelieu devient un ennemi noble.
- En 1637, Corneille fait jouer Le Cid pour la première fois et
rencontre immédiatement un immense succès, grâce auquel il sera surnommé
"le Shakespeare français". Ce succès lui vaut l’inimité de ses
confrères qui vont tenter de l’abattre auprès de Richelieu et des
académiciens. Comment ?
- Règle de bienséance : Le combat entre Don Diegue et Don
Gormas.
- Règle des 3 unités, lieu : La pièce se déroule dans des
endroits différents de la ville.
- Politique : Corneille met en scène des Espagnols alors que
les Français sont en guerre avec eux.
- Corneille s’en tire sans problèmes car les académiciens refusent de le
poursuivre, tout comme Richelieu (= ennemi noble).
- En 1640, il écrit "Horace" et "Cinna" qui sont 2 tragédies
classiques (le théâtre baroque est un théâtre d’action avec des effets
spéciaux alors que le théâtre classique est régulier, il se plie aux règles de
l’Académie)
- En 1647, Corneille fait jouer "Héraclius" et entre à l’Académie.
- En 1651, l’une de ses pièces est un échec. Etant timide, il va
paniquer et va quitter Paris pour Rouen afin de méditer. Là il traduit
en vers français l’œuvre d’un mystique Flamand "L’imitation de Jésus-Christ"
de Thomas A. Kempis, écrite en latin. Ce n’est pas la première fois qu’il
s’occupe d’un sujet traitant de la foi. Avec Polyeucte en 1642, il avait déjà
abordé le sujet mais cela n’avait pas rencontré un grand succès.
- Pendant son exil, il continue néanmoins à penser au théâtre. Il écrit 3
grands discours sur le poème dramatique (tragédie) : De l’utilité et
des parties du poème dramatique ; De la tragédie ; Des règles de la
bienséance. Et une autocritique sur ses pièces. Tout cela paraîtra en
1660.
- En 1659, Corneille est rappelé à Paris par Fouquet afin de
reprendre la plume. Il aura du mal car les goûts du public ont changé,
le public a de l’homme une conception de l’homme beaucoup plus noire ><
avec la conception du cavalier généreux dans Le Cid. Les pièces de Corneille
ne vont pas êtres appréciées et il va se planter >< Racine qui est
l’étoile montante de l’époque. Les ennemis de Racine vont se servir de
Corneille contre celui-ci en disant à Corneille d’écrire sur les mêmes sujets
que lui.
- Les dernières années de Corneille seront très dures :
- En 1674, son fils meure et il connaît des ennuis financiers.
- En 1676, le roi fait rejouer le succès de Corneille mais sans
grands succès.
- En 1684, il meurt oublié de tous.
b) Notes
supplémentaires et Analyses.
- Certains prétendent que Corneille a terminer sa carrière comme nègre de
Molière mais rien ne le prouve.
- Il n’existe aucun rapport entre ses héros et lui (courage et
témérité >< timidité et bourgeoisie), mais sa vie recoupe parfois
ses œuvres (enseignement des jésuites ; argumentation et
discussion ; histoires d’amour personnelles ; amour pour son frère).
- Corneille a essayer tous les genres théâtraux et a rénové le théâtre
comique de son temps. Il est donc considéré comme le rénovateur du théâtre
comique au 17e siècle. Pourquoi ?
- Il ne faisait pas rire en ayant recours à des clowns ou à des
personnages burlesques mais grâce à des paroles d’esprit dites par des gens
des gens de bonne société.
- Il a été le premier à mettre en place des décors réalistes >< aux
décors fantaisistes habituels de l’époque.
- Corneille est aussi connu pour une situation théâtrale : Le
conflit cornélien. Le héros est plongé dans une situation de laquelle il
ne peut se sortir sans y laisser des plumes.
- Corneille a été le premier à introduire des stances dans son
théâtre. Ce sont des groupes de vers qui se suffissent à eux-mêmes, à sens
complet (monologues) récités par un personnage et entrecoupés de temps de
repos (intensité dramatique, permet de reprendre son souffle). Voir scène 6,
acte I.
- En 1637, la première du Cid rencontre un grand succès. On croyait
que c’était la première grande tragédie classique française mais en fait c’est
plus qu’une tragédie classique, c’est un chef-d’œuvre jeune, plein
de fougue et d’enthousiasme. Grâce à son héros hérité de l’histoire
espagnole qui va devenir un personnage fétiche, le Cavalier Généreux
(qui est prompt à défendre son honneur). Corneille va essayer de le
replacer dans toutes ses pièces.
- Pourquoi Corneille a-t-il cherché son héros dans l’histoire
espagnole ?
- Il existait dans le Rouen du 17e siècle une communauté
espagnole avec laquelle il avait des liens de sang. Il avait donc des
contacts avec une famille : les Chalom.
- Ce n’était pas la première fois qu’il reprenait un personnage à
l’histoire espagnole : Matamore (pas le même que celui déjà vu)
dans des Rodomontades (poèmes épiques et comiques).
- Peu avant le Cid, il avait aimé une tragi-comédie espagnole écrite par
Guillen de Castro en 1618 : "Les enfances du Cid".
Celui-ci avait aussi écrit "les exploits du Cid".
- Le personnage central du Cid, Rodrigue est un personnage
historique. C’était un seigneur castillan (entre 1040 et 1099) qui avait
été Vassal des 2 rois de Castille : Don Sanche et Alphonse VI. Alphonse
VI, jaloux de sa gloire va le déposséder de ses biens et l’exiler. Rodrigue
deviendra alors chef mercenaire avec d’autres hommes et se mettre au service
du plus offrant, notamment Moctadie, roi Maure qui lui demande de s’attaquer à
la Castille. Cinq ans avant sa mort, il s’empare du royaume Maure de Valence
mais après son décès sa femme, Chimène Diaz, ramène ses restes en terre
chrétienne et Valence retombe aux mains des musulmans. Rodrigue deviendra un
modèle pour les chevalier espagnols qui oublieront ses méfaits et le
retiendront comme un bon chrétien. On raconte entre autre qu’il aurait épouser
une femme dont il aurait tué le père.
- Corneille n’a jamais nié qu’il s’était inspiré de "l’enfance du Cid", mais
il adopte la pièce comme il lui plaît et suivant les normes de
l’Académie :
- Il fait disparaître certains personnages.
- Il raccourcit l’action de 18 mois à 24h.
- Il cantonne toutes les actions à Séville.
14. Le
Cid
En règle générale, la 1ere scène d’une tragédie (présentation)
ouvre directement sur le thème central avec la présentation de quelques
personnages. Avec Corneille, Le choix des lieux n’est jamais innocent. Ex :
scène 1 : Appartements de Chimène => confidences entre femmes, chaque
fois qu’un homme y fait intrusion, il déclenche des cris de colères. Les
confidences entre hommes s’échangent au palais royal ou dans les appartements du
comte.
Acte I
Scène
1
- Ceci est une tragi-comédie mais la 1e scène
rappelle une tragédie classique. Pourquoi ?
- Le spectateur prend le train en marche.
- Chimène pressent la crise qui va la frapper.
- Choix du roi qui va tout changer.
- Pourquoi Chimène est-elle la jeune fille du début du
17e siècle ?
- Elle est soumise à l’autorité paternelle. Elle aime Rodrigue mais elle
attend l’ordre de son père pour l’épouser.
- Que savons-nous du père de Chimène, de son caractère ?
- Il est imbu de lui-même et égoïste car il se choisit un gendre (qui
pourra l’immortaliser) et non un mari pour sa fille.
Scène
2
- Cette scène nous fait pénétrer dans les appartements de l’infante (chambre
de dame, donc confidences).
- L’infante est le seul personnage vraiment tragique (seul pour laquelle la
pièce se termine mal) et humain (ce n’est pas une héroïne, elle aime et elle
souffre ; Elle ne s’ouvre qu’a sa gouvernante ; Elle ne va pas
hésiter à tromper Chimène pour son amour) de la pièce.
- Le vocabulaire n’a pas le même sens qu’aujourd’hui (voir lexique bas de
page).
- Prouver que l’infante vit un conflit cornélien.
- Elle est amoureuse de Rodrigue mais celui-ci est d’une situation
inférieure. Pour mettre fin à son amour pour lui, elle le place dans les
bras de Chimène mais elle reste amoureuse de lui. Elle est coincée entre
son sens de l’honneur et son amour impossible.
- Quel est la fonction remplie par les personnages de
gouvernantes ?
- Ce sont des confidentes et des conseillères.
- Elles représentent l’opinion publique.
- Elles servent de caisse de résonance aux sentiments de leur maître.
- Montrer que l’infante parle de l’amour comme dans les salons
littéraires de l’époque ? (on considérait l’amour comme une puissance
dévastatrice qui possédait la personne qui y avait cédé)
- Elle utilise un vocabulaire militaire (puissance dévastatrice).
Scène
3
- Force de transformation, crise : les deux pères se disputent
car le roi à choisit Don Diègue pour veiller à l’éducation de son fils.
- Style : Stichomythie (succession de répliques brèves)
- Pièce politique : absolutisme royal : Don Gormas s’en
prend au roi mais Don Diègue lui rappelle qu’il faut se plier aux ordres du
roi.
Scène
4
- Scène de transition, technique : elle permet à Don Gormas de
quitter le plateau et à Don Diègue d’y monter sans se rencontrer.
- Le baroque ne connaît pas les scènes ou les actes, il utilise des plateaux
avec des décors à chaque fois différents. Le classique change les scènes
lorsqu’il y a un changement de personnage et les actes lorsqu’il y a un
changement dans l’intrigue.
- Ce n’est pas parce que c’est une scène de transition qu’elle n’est pas
importante. Elle est aussi épique : Don Diègue parle à son épée.
Scène
5
- Comment Don Diègue s’y prend-il pour convaincre son fils ?
- Il le met en colère (" as-tu du cœur ")
- Il lui dit qu’il doit venger une insulte qui a atteint toute la famille
(" soufflet ")
- Il vante son ennemi pour lui faire miroiter une grande victoire
- Il lui dit son nom (Rodrigue est piégé)
- Il lui fait un discours sur l’honneur
- Don Diègue est-il un père valable ?
- Non car il pense d’abord à lui et à l’honneur de la famille avant
de penser à son fils. Il envoie Rodrigue à une mort certaine mais pour
l’époque, son attitude est normale. On ne faisait des enfants que pour se
rendre immortel et pour qu’ils rendent honneur.
Scène
6
- Stances de Rodrigue : il se demande ce qu’il doit faire.
- Quels sont les données du conflit cornélien de Rodrigue ?
- En tant que fils de Don Diègue, il doit tuer l’offenseur mais celui-ci
est le père de sa petite amie. S’il le tue, elle ne l’aimera plus car c’est
son père et s’il ne le tue pas, elle ne l’aimera plus non plus car il n’aura
plus d’honneur.
- Comment tente-t-il de s’en sortir ?
- Il veut d’abord se laisser tuer par Don Gormas mais il se rend compte
qu’il perdrait Chimène. Il décide alors de sauver l’honneur et de
voir venir.
- Comment l’auteur rend-il compte des hésitations de son héros au travers
de la forme de son texte ?
- Il met en place beaucoup d’oppositions et d’antithèses.
- Pourquoi Rodrigue est-il un cavalier généreux ?
- Il sacrifie son bonheur au profit de l’honneur.
- Corneille laisse passer ses sentiments au travers de son
personnage : il le fait plaider à sa place.
Acte II
Scène
1
- La scène se passe au palais royal => confidences entre hommes où
tout le monde peut entendre.
- Scène politique : Le roi est absolu et on doit se soumettre à
ses volontés mais le comte refuse de se soumettre à l’absolutisme bien qu’il
donnerait sa vie pour le roi. Corneille est partisan de cet absolutisme.
Scène
2
- La scène se passe sur la place publique : confidences entre
hommes qui doivent rester secrètes (" parlons bas ")
- Scène du défi
- La scène comporte beaucoup de proverbes : partie du succès du Cid.
Scène
3
- Chimène vient chercher du réconfort auprès de l’infante. Celle-ci lui
propose de convoquer Rodrigue et de le garder prisonnier. Elle fait surtout
cela pour conquérir le cœur de Rodrigue.
Scène
4
- Scène technique, de transition : elle permet à Chimène de
quitter le plateau.
Scène
5
- Scène de possession : l’infante est prise par sa possession
amoureuse et diabolique.
- Quels sont les différents sentiments par lesquels passe
l’infante ?
- Elle est partagée entre l’amant et Chimène, entre l’honneur et la
passion (1e réplique).
- L’honneur s’impose mais pas pour longtemps (fin 1e
réplique).
- Elle est fâchée et s’emporte sur la gouvernante (2e
réplique).
- Elle cède à l’amour mais sent que c’est mal maladie, poison
(3e réplique).
- Elle prophétise Rodrigue et gonfle ses sentiments, elle s’imagine
pouvoir l’aimer.
- Elle s’écroule épuisée et se rend compte qu’elle s’est laissée allée.
Elle se calme mais ses sentiments ne changent pas.
Scène
6
- Scène politique : Don Sanche propose une ordalie (un duel)
avec Rodrigue mai le roi refuse. Louis XIII a interdit les duels pour raison
d’honneur.
Scène
7
- Scène de transition : annonce la mort du comte, ce qui est un
coup dur pour l’armée car il en est le commandant en chef et l’ennemi (maure)
est aux portes du royaume.
Scène
8
- Recoupement de la vie de Corneille car il aime plaider et il fait plaider
les personnages.
- Arguments de Chimène pour faire arrêter Rodrigue ?
- Description sanguinolente de son père mort pour impressionner le roi.
- Elle vante son père pour montrer au roi qu’il a beaucoup perdu en la
mort du comte (armée).
- Le meurtre a été commis dans la cour (terrain neutre).
- Elle s’effondre pour paraître éplorée et orpheline aux yeux du roi
(" ton roi te veut servir de père ") mais aussi vengeresse. (En
histoire, une veuve ou une orpheline doit se mettre sous la tutelle du
suzerain du mort pour ne pas perdre son fief qui pourrai être confisqué par
un voisin)
- Le roi ne comprenant pas l’esprit vengeur elle s’y remet de plus belle
(la plaie de son père devient une bouche, …)
- Elle menace le roi car son père était important (guerre civile).
- Arguments de Don Diegue ?
Il détruit tous les arguments de Chimène.
Le comte l’a privé de son honneur ce qui est égal à la mort pour
les chevaliers.
Don Gormas s’en est pris au roi en le frappant lui, Don Diegue. (décision
du roi pour l’éducation de son fils)
Don Diegue a été giflé dans la cour (terrain neutre)
Rodrigue peut prendre la tête de l’armée pour défendre le royaume des
Maures.
- A la fin de la scène, le roi ne prend pas de décision immédiate.
Acte III
Scène
1
- Rodrigue va dans la maison du comte pour voir Chimène. Il s’offre à
Chimène pour qu’elle puisse sauver son honneur mais il rencontre
d’abord Elvire et ils sont interrompus par l’arrivée de Chimène et Don Sanche.
Scène
2
- Don Sanche offre ses services (de chevalier) à Chimène en lui proposant
qu’il rencontre Rodrigue mais Chimène veut être seule avec Elvire pour pleurer
et elle le fout dehors.
Scène
3
- Rodrigue est caché dans la maison et Elvire veut faire parler Chimène pour
qu’elle dise qu’elle aime Rodrigue afin qu’il s’en aille. Mais elle dit le
contraire et Rodrigue bondit hors de sa cachette.
- V810-824 : réplique importante.
Scène
4
- Scène la plus importante du Cid (elle est reprise dans d’autres
termes dans V, 1).
- Rodrigue et Chimène ne sont plus humains, ce sont des héros pleins de
courage et de générosité.
- La scène est choquante car on s’attend à ce Rodrigue s’excuse, mais que
neni.
- Que dit Rodrigue à Chimène ? (v869-904)
- Il dit qu’il est fier de son acte car Don Gormas avait insulté son père.
S’il fallait le refaire, il referait.
- Il ne l’a pas tué seulement pour son père, mais aussi pour elle afin
qu’elle puisse l’aimer car il garde son honneur.
- S’il est là, c’est pour s’offrir à elle afin qu’elle reste digne de lui,
qu’elle garde son honneur.
Rodrigue est un vrai cavalier généreux.
- Que lui répond Chimène ? (v905-932)
- On s’attend à ce qu’elle le rejette mais elle le félicite.
- Elle lui dit que puisque son amour (Rodrigue) pour elle ne l’a
pas arrêté, son amour (Chimène) pour lui ne l’arrêtera pas non plus.
Mais comme elle l’aime encore, elle ne peut le tuer directement et se
retranche derrière le pouvoir royal.
Scène
5
- Scène de transition : elle permet à Rodrigue de rejoindre son
père qui s’inquiète pour lui car il est recherché par la police et les amis du
comte.
Scène
6
- L’auteur oppose 2 conceptions de la vie
Vieille noblesse militaire (honneur) >< Cavalier généreux
(honneur et amour)
- Rodrigue se fâche sur son père qui veut lui faire oublier Chimène.
- Le 17e siècle est le siècle des salons mondains (discussions
sur l’amour)
- Don Diegue envoie son fils au combat (invasion Maure) car Rodrigue veut
mourir et là il pourra mourir dignement, avec honneur. Bien que son
père lui conseille de revenir pour ainsi conquérir Chimène plus facilement.
Acte IV
Scène
1
- Après le combat (non mis en scène à cause des règles de l’Académie)
Chimène apprend la victoire de Rodrigue mais elle ne sait pas s’il est vivant.
Elle est aussi inquiète car elle craint de ne plus être venger puisque
Rodrigue est devenu un héros.
Scène
2
- L’infante vient trouver Chimène, non pas pour la consoler mais pour lui
demander d’abandonner ses poursuites contre Rodrigue. Elle lui dit que si elle
veut le punir, elle ferait mieux de lui retirer son amour (ainsi l’infante
peut prendre sa place). Mais rien ne pourra séparer Rodrigue et Chimène.
Fin (résumé car fin
des vacances)
Rodrigue est invité par le roi pour lui faire le récit de sa victoire mais il
est interrompu par Chimène qui arrive en demandant sa tête. Don Diegue lui fait
alors croire que Rodrigue est mort et elle s’évanouit, ce qui prouve qu’elle
l’aime toujours. Suite à ça, Chimène veut organiser un duel entre Rodrigue et
Don Sanche. Rodrigue ne le tue pas et lui demande de se présenter Chimène. Le
roi ordonne alors à Rodrigue et Chimène de se marier.
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